La navigation en héritage

La famille de Bosset vogue sur les flots depuis des générations.

«Le virus de la navigation est inscrit dans nos gènes. Ma grand-mère, encore davantage que son époux, était une fanatique du lac et de la grosse pêche», se souvient le vieux loup de mer. Dès son plus jeune âge, il accompagne son père sur son bateau, Le Bosco, dont le nom signifie «maître d'équipage» et se décline en un clin d'œil en Bosset et compagnie.  «Nous faisions de nombreuses régates, mon père, mon frère et moi», relève le capitaine, dont la détermination, voire l'entêtement, et l'enthousiasme n'ont pas faibli avec les annéesA 15 ans, Jean de Bosset embarque comme mousse sur un navire de marchandises. Destination? «N'importe où!» Finalement, le premier port de sa carrière longue de trente-cinq ans sera celui de Tripoli au Liban.

A 19 ans, il est déjà lieutenant de marine. La même année, il trace sa première carte du lac de Neuchâtel. Cette première édition, datée de 1954, est suivie de nombreuses rééditions à un rythme régulier de trois ans, auxquelles s'ajoutent les cartes des autres lacs suisses. En 1962, j'ai réussi mon brevet de capitaine au long cours à l'Ecole navale de Londres, précise Jean de Bosset, qui travaillera sur des navires de marchandises sillonnant la planète.
 Pendant ses pauses estivales, le commandant quitte les vagues salées et son équipage pour retrouver la douceur des rives lacustres. Ses «vacances» lui permettent ainsi de continuer son œuvre cartographique et de donner quelques cours de navigation, activité qui deviendra son gagne-pain à la fin de ses mandats en mer dans les années 1980.